Carême et les Vertus théologales : Foi, Amour et Espérance 

Dans la science spirituelle, on dit que la période la plus favorable de l’année pour s’imprégner de l’impulsion du Christ est le temps s’écoulant de l’Épiphanie à Pâques, et plus précisément les 40 jours de Carême. C’est en effet là que nous pouvons le mieux répéter en nous-même ce qui a été accompli par le Christ au cours de ses 3 années de vie sur Terre (de son Baptême à sa Crucifixion) ;  répéter non pas comme Il l’a accompli autrefois mais en métamorphosant notre conscience par le développement des Vertus théologales : FOI, AMOUR, ESPÉRANCE.

FOI, AMOUR, ESPÉRANCE appartiennent à notre santé et à notre vie en général ; sans elles, impossible d’exister… nous ne pouvons pas être incarnés sur Terre si nos trois enveloppes ne sont pas nourries, éclairées et fortifiées par la  FOI, l’AMOUR et l’ESPÉRANCE… C’est étonnant d’apprendre que nos constituants, corps astral, éthérique et physique, doivent leur existence non à des forces issues de la Terre mais à des vertus morales :  la Foi fonde notre corps astral, l’Amour notre corps éthérique et l’Espérance notre corps physique. On peut comprendre ainsi l’importance de ces vertus et la nécessité de les développer pour une bonne hygiène de vie.

LA FOI  (du latin fides = engagement, lien)… Avoir la Foi ne signifie pas avoir des croyances issues de la tête mais croire aux expériences intérieures que l’on a vécues par l’étude et la méditation. La réalité expérimentée en soi n’est pas visible aux yeux de tous, mais le deviendra un jour. On s’unit d’avance à ce qu’on sera. « Ferme les yeux et tu verras » est l’adage de la Foi. En cela avoir la Foi c’est se préparer à devenir clairvoyant (à voir le monde spirituel). La foi appartient à la symbolique du signe des Poissons et c’est précisément la Foi qui peut nous servir à notre époque, conformément à l’horloge cosmique. Toute la dynamique de l’ère des Poissons est caractérisée par le développement des forces de la Foi, par cette « Pistis-Sophia »   qui doit croître dans notre psyché. La Foi est aujourd’hui la force dont l’âme a le plus besoin et c’est la plus importante.
La Foi est une conviction active et opérante qui produit des résultats. On se fait de la Foi une idée trop abstraite, trop théorique. On oppose la Science et la Foi. On s’imagine que tout ce qu’on peut prouver par un moyen quelconque, c’est de la Science ; et tout ce qu’on tient pour vrai sans pouvoir le prouver est de la Foi. Ce n’est pourtant pas ce qu’on lit dans les Evangiles en particulier dans l’Ev.de Matthieu (XXI, 21) : « ( …) mais quand vous diriez à cette montagne : Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait ». Selon les paroles du Christ, la Foi doit produire un résultat ; elle n’est pas une simple représentation qui n’éveille que des idées, des concepts. Quand on la possède, elle a des effets réels et quelque chose arrive.
Ne pas avoir les forces que le mot « Foi » exprime, c’est détruire quelque chose en soi. Si la spiritualité n’est pas perçue dans une mesure suffisante par l’humanité en tant que Source vivifiante de la nourriture destinée au corps astral de l’homme alors le corps astral deviendra malade, et par lui, également l’homme physique. Ce qui menace l’humanité est ce qui, dans le monde, est devenu l’épidémie la plus dévastatrice : une peur omnidévorante et une fausseté[1] intérieure qui en découle, le penchant vers le leurre et vers toutes sortes d’illusions intérieures. Même si les hommes ne vivent pas cette peur et cette incertitude de l’avenir de façon consciente, elles se rendent maîtresses, dans une mesure bien plus grande qu’on ne le pense habituellement, des pensées, sentiments et volonté humains. « Et si l’humanité perdait réellement la Foi, alors les hommes tourneront en rond, de sorte qu’aucun ne sache plus exactement quoi faire de lui-même pour s’intégrer dans la vie, ne pouvant plus subsister c’est-à-dire continuer à subir l’épreuve du monde parce que chacun éprouverait la peur, l’angoisse de l’autre et des autres, parce qu’il aurait des soucis et des craintes à propos de tout et de rien ».

[1] Fausseté basée sur le fait qu’on considère comme absolue une vérité partielle, que l’on tient pour la vérité entière quelque chose qui peut avoir sa part vérité. On se laisse ainsi induire en erreur, non par l’erreur mais par la vérité. La plupart des philosophies souffrent non pas de dires des choses fausses (beaucoup sont irréfutables car elles disent des vérités) mais de dire des vérités qui sont vues par un côté et pas par l’autre.

 

 

L’AMOUR : ce qui est opposé à l’Amour s’appelle égoïsme. Aujourd’hui même l’être le plus égoïste est incapable de ne plus aimer du tout car même quand il veut conquérir égoïstement quelque chose, il montre qu’il peut aimer. Par exemple : quelqu’un n’aime plus rien, il commence, parce qu’il est avare, à aimer l’argent. Il remplace une force bénéfique d’amour par une autre force d’amour issue d’un puissant égoïsme. Si l’homme pouvait rejeter toutes les forces d’amour, l’enveloppe que ces forces entretiennent se ratatineraient et il mourrait. Il mourrait vraiment physiquement par manque d’amour, parce qu’il serait vide d’amour. L’amenuisement des forces d’amour, c’est le dépérissement des forces de Vie du corps éthérique… La vitalité dont on dispose dans cette vie résulte de l’amour qu’on a éprouvé dans la vie précédente…

 

 

 

 

L’ESPÉRANCE : À une époque qui se présente à nous d’une façon toujours plus désespérée, comment trouver en soi l’Espérance réelle ? Comment édifier cette force qui agit jusqu’au corps physique ? Ce qui au niveau spirituel, nous pénètre d’Espérance, c’est connaître l’universelle loi du karma, la loi des vies terrestres répétées. Lorsque nous comprenons le karma, nous comprenons aussi que le corps physique sera à nouveau édifié dans une nouvelle vie. De cette façon, les forces d’Espérance deviennent pour nous de réelles forces de Résurrection. Tout comme nous emplit d’Espérance sur le plan physique le fait de savoir que demain le jour se lèvera, qu’il y aura un matin, un midi et un soir. Si je suis ébéniste et que je fabrique aujourd’hui une table elle sera là demain, si j’ai semé des graines, je sais qu’elles pousseront l’année prochaine. Si les événements futurs ne se produisaient pas de la manière rythmique attendue et espérée, la vie dans le monde physique serait impossible. Nous avons besoin d’espoir pour la vie physique. Sans lui, rien ne peut arriver sur le plan extérieur. C’est la raison pour laquelle les forces d’Espérance dépendent de la dernière enveloppe de l’être humain : du corps physique.
Si la loi universelle du karma et des vies répétées était repoussée par l’humanité actuelle, les hommes continueraient certes à s’incarner sur Terre ; la vie ne s’arrête pas parce que les hommes ignorent les lois. Rudolf Steiner nous dit que les hommes se réincarneraient donc mais qu’ils prendraient peu à peu un aspect ridé, flétri, ratatiné, les corps deviendraient si flasques qu’ils ne pourraient plus rien faire. Un dépérissement, une atrophie du genre humain interviendraient dans les prochaines incarnations, si la conscience n’était ranimée, vivifiée par l’Espérance, la certitude que confère la loi du karma et des incarnations successives.
Une tendance apparaît ; des corps desséchés, atrophiés commencent à naître, des corps qui à l’avenir seront de plus en plus rachitiques (c’est-à-dire avec un système osseux défectueux). Une seule chose est apte à s’opposer à l’agonie progressive du corps physique c’est l’accueil par tous les hommes de l’enseignement sur le karma et la réincarnation, c’est-à-dire l’enseignement sur la Justice et l’Espérance universelles. Cette révélation rajeunira la moelle des os, les forces de vie dans les nerfs. Elle ne sera pas une simple théorie, elle sera faite de forces vivifiantes, principalement de forces d’Espérance.

Voir livre de poche  : « Foi, amour, espérance, trois étapes de la vie humaine » de Rudolf Steiner, aux Eds Anthroposophiques Romandes

 

 

 

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