L’Avent et les Vertus Cardinales
Extrait du livre de Marie-Pascale REMY : « Saint Michel, renaître dans le combat spirituel », chapitre IV
Deux temps de purification importants se présentent dans l’année : l’Avent qui se déroule essentiellement en décembre et dure 4 semaines, soit 28 jours; Carême qui est mobile, se déploie en février/mars et dure 40 jours.
Ces deux périodes sont liées aux mouvements du Soleil, quand on passe de l’automne à l’hiver dans l’hémisphère Nord et que la lumière solaire diminue de façon conséquente pour l’Avent ; quand on passe de l’hiver au printemps et que la lumière augmente de façon conséquente pour Carême.
Par purification, il faut entendre détachement et lâcher prise. On ne le sait plus mais l’Avent est un temps « d’ascèse ». N’y voyons là rien de rebutant. Certes le mot ascèse fait peur car on l’associe souvent à la privation. Pourtant, si on s’en rapporte à l’étymologie grecque, c’est un exercice pour grandir, pour croître, pour devenir. L’ascèse ne minimise pas notre énergie, au contraire elle nous vivifie car elle nous libère. Elle nous donne les moyens d’écarter ce qui nous empêche de réaliser pleinement notre unité corps, âme, esprit.
En 2024, l’Avent commence :
– le 30 novembre, qui est le jour de la St André;
– Les 1, 8, 15 et 22 déc. sont respectivement les 1er, 2ème, 3ème et 4ème dimanche de l’Avent, qui s’achève le 24 déc. par la naissance du nouveau soleil dans les ténèbres de la nuit hivernale.
Historiquement, l’Avent représente la période préchristique c’est-à-dire tout le passé de l’humanité avant que l’Enfant Jésus ne s’incarne sur la Terre. En fait nous récapitulons les états passés de la Terre et les états passés de l’Homme. Avant de devenir la Terre que nous connaissons aujourd’hui, notre globe est passé par des états planétaires très différents : elle fut d’abord une « boule » gigantesque invisible de pure chaleur ; c’est l’état planétaire qu’en science spirituelle on appelle « l’Ancien Saturne ». Plus tard, à la chaleur se sont ajoutés l’air et la lumière ; c’est le second état planétaire appelé « Ancien Soleil ». Ensuite s’est ajouté l’eau ; c’est le troisième état planétaire « Ancienne Lune ». Enfin s’est ajouté le minéral pour qu’apparaisse notre Terre actuelle, qui est la quatrième état planétaire.
L’homme était présent à tous les stades planétaires. Sur l’Ancien Saturne il n’avait qu’un seul constituant, un corps de pure chaleur qui était la trame ou le germe du corps physique ; sur l’Ancien Soleil, à son corps physique de chaleur, s’ajoute la vie, c’est-à-dire le corps éthérique ; sur l’Ancienne Lune, aux corps physico-éthérique s’ajoute ce qui anime, ce qui fait vivre des émotions et fait ressentir, c’est le corps astral ; sur la Terre aux trois corps s’ajoute le Moi. L’élément minéral de la Terre pénètre le corps physique, nous devenons « visibles ».
Bien entendu, la Terre et notre constitution telles qu’elles sont aujourd’hui ont mis un temps infiniment long à apparaître. Ce moment où nous sommes apparus « en dur » sur la Terre est inscrit dans notre histoire comme étant celui de la chute du paradis. Une chute qui a appelé un « sauveur » pour que la Terre et l’Homme puissent un jour poursuivre leur évolution vers le cinquième, sixième puis septième état planétaire-humain.
Le quatrième constituant de l’Homme, le Moi, est donc le plus jeune. Il doit se développer sur Terre, dans le monde du minéral et qu’il évolue par la confrontation au mal.
Noël : l’humanité retrouve ses forces d’innocence
Avant la chute c’est-à-dire avant que l’humanité ne commence à s’incarner et soit confrontée au mal, les entités spirituelles bienveillantes ont prélevé une partie des forces de vie de l’être humain (il s’agit des forces du corps éthérique, aussi appelé corps de vie). Cette partie céleste, restée pure et innocente, a été mise « en réserve » dans la sphère solaire alors que l’humanité touchée par le « péché originel » descendait graduellement sur Terre. Les forces de vie préservées de l’humanité ont formé un être à part entière, ayant la pureté et l’innocence d’un enfant, une sorte d’enfant « cosmique » de l’humanité. C’est cet être pur et innocent que l’archange Gabriel rapporte à Marie lors de l’Annonciation. La naissance de l’Enfant Jésus dans la crèche de Bethléem marque l’instant où l’humanité retrouve ses forces de vie et d’innocence, perdues il y a cent cinquante millions d’années. Désormais, chaque individu qui s’incarne porte en lui les forces d’innocence, forces qu’il doit volontairement saisir et ressaisir chaque année pour reconstituer sa forme première, ceci se faisant graduellement, à dose homéopathique, de vie en vie. La fête de Noël représente la fête de l’espoir, en même temps que la fête du souvenir de la « chute » de l’homme. Elle commence le 24 décembre, avec la fête d’Adam et Ève et se poursuit le 25 décembre avec la naissance de l’Enfant Jésus.
L’Avent est un temps qui prépare la renaissance de l’innocence dans nos cœurs. L’Enfant céleste descend du Ciel vers la Terre, nous devons ouvrir notre âme et notre cœur pour l’accueillir. On comprend, dans ces conditions, qu’il faille se mettre à niveau en se purifiant. C’est un grand moment que cette attente de l’arrivée des forces d’innocence dans nos cœurs, le nouveau soleil de l’humanité descend dans nos âmes (Avent vient du latin « advenus » signifiant Arrivée, Venue). Ensuite, les douze Nuits saintes (du 24 décembre au 6 janvier) nous conduiront de l’Enfant Jésus au Christ : à partir des forces d’innocence retrouvées dans nos cœurs nous pourrons nous élever vers le Christ (de la Terre vers le Ciel).
Vingt huit jours pour lâcher prise et se purifier en s’aidant des vertus cardinales
Si on ne devait se purifier qu’une seule fois dans l’année, c’est cette période-là qu’il faudrait choisir ; c’est là que le travail de purification peut être le plus intense. Rappelons qu’au moyen Âge, l’Avent était une période de pénitence et de jeûne, analogue au carême. Les hommes se recueillaient par la prière et les exercices spirituels.
Nous avons 28 jours pour purifier nos constituants, acquis dans des temps immémoriaux : corps physique (Ancien Saturne), corps éthérique (Ancien Soleil), corps astral (Ancienne Lune) et Moi (Terre).
Nous commençons avec Saturne porteur du germe de notre physique. En astrologie, Saturne est le symbole du détachement. Le ton et la coloration des vingt huit jours sont ainsi donnés. Saturne est chargé de nous libérer de notre animalité et de nos attaches terrestres. C’est aussi le squelette. Il nous invite à nous tenir droit (vertical), à prendre nos responsabilités. La vertu cardinale liée à Saturne est la Justice – semaine 1
Nous poursuivons avec le Soleil (porteur du germe de notre corps éthérique). Le soleil c’est la vie, la lumière. Il représente le cœur, l’idéal du Moi, l’amour universel. La vertu cardinale liée au Soleil est la Tempérance – semaine 2
Puis la Lune (porteuse du germe de notre corps astral) qui représente la vie intérieure (ce qui anime), la périodicité, le renouvellement, la transformation. La vertu cardinale liée à la Lune est la Force – semaine 3
Nous terminons avec la Terre où nous avons acquis un Moi et la conscience de soi. La vertu cardinale liée à la Terre est la Prudence ou Sagesse – semaine 4
Les vertus cardinales
On peut mettre en résonance les 4 vertus avec les 4 semaines de l’Avent et allumer des bougies placées sur une couronne (la couronne de l’Avent), soient 4 bougies. Seule une bougie est allumée le 1er dimanche de l’Avent ; 2 bougies le 2e dimanche et ainsi de suite jusqu’à Noël… Écho de notre lumière intérieure qui cherche à grandir… La ou les bougies peuvent être allumées le matin et le soir, lorsque la lumière du jour nous fait défaut.
Le premier dimanche – Justice ;
le deuxième dimanche – Tempérance ;
le troisième dimanche – Force ;
le quatrième dimanche – Prudence.
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1er Dimanche de l’Avent – JUSTICE
SEMAINE 1 – À la conquête de la JUSTICE, l’épreuve du feu
Purification du corps physique : se détacher du plan physique et matériel
(en lien avec la premier état planétaire Ancien Saturne)
La JUSTICE, du latin justitia ; de jus : qui est conforme au droit, est la plus ancienne des quatre vertus cardinales. Ses synonymes sont l’équité, la droiture, l’exactitude. L’homme Juste est droit et aide l’autre à rester droit (à se souvenir de sa verticalité). Par elle nous avons la capacité de discerner et de juger, une capacité qui est précisément ce qui nous distingue des animaux.
Comment pouvons-nous comprendre la JUSTICE et vivre cette exigence pour la rendre réalité dans notre vie quotidienne ? Il s’agit de rendre hommage à notre verticalité, cette verticalité qui défie les lois de la gravité terrestre et montre qu’une force supérieure agit en nous-même, plus forte que les lois de la terre. Rendre hommage à cette force supérieure, à l’esprit qui est en soi, c’est avoir la conviction qu’on est un être spirituel, et que c’est cet esprit qui nous fait nous tenir verticalement…
La tentation matérialiste
Est surmontée si nous avons la conviction que nous sommes un être spirituel. Le monde matériel est une manifestation visible du spirituel qui lui est antérieur ; nous existions avant de naître. Nous ne sommes pas né de la seule conception dans le ventre maternel mais venons des étoiles. La conception terrestre du corps physique n’est possible que parce que nous avons été conçu auparavant de façon immaculée par les douze constellations d’étoiles (le zodiaque – au Bélier revient la conception spirituelle de la tête humaine, au Taureau celle du cou, etc. -). Peu d’hommes réalisent qu’ils cultivent des représentations indignes de leur esprit et qu’en se refusant une conception céleste et une origine divine, ils portent atteinte à leur intégrité, se rabaissant au niveau d’un animal. Et comme on finit toujours par devenir ce qu’on se représente, un clairvoyant pourrait percevoir que cet homme vit avec une colonne vertébrale parallèle au sol terrestre comme les animaux, que sa tête n’est plus tournée vers le ciel, ne touche plus les étoiles. Elle n’est plus alignée sur les grands Idéaux universels ni sur l’image primordiale de l’homme, fait à l’image de Dieu. Quand un homme n’a plus la tête alignée sur les signes du Zodiaque, son corps physique s’altère et finit par dégénérer.
Allumons 1 bougie et relions-nous à St Michel
Demandons son soutien dans la méditation ; concentrons-nous quelques instants sur la balance que tient l’archange dans une de ses mains et accueillons la Justice dans notre cœur.
Prière à St Michel (à réciter le matin, ou le soir avant de s’endormir pour le lendemain)
Ô Michaël, je me place sous ta protection, me lie à ta direction, de toute la force de mon cœur, pour que ce jour soit à l’image de ta volonté qui met en ordre la destinée.
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2ème Dimanche de l’Avent – TEMPÉRANCE
SEMAINE 2 – À la conquête de la TEMPÉRANCE, l’épreuve de l’air
Purification du corps éthérique : se détacher de ses humeurs et de ses habitudes
(en lien avec le deuxième état planétaire Ancien Soleil)
Voilà une vertu bien mise à mal à notre époque où l’invitation est sans cesse de « se faire plaisir » et de « s’éclater »…
La TEMPÉRANCE est définie comme modération ou retenue de soi-même volontaire, le contrôle et la maitrise de soi avec frustration volontaire, donc résister à des excès. Elle est typiquement décrite en fonction de ce qu’un individu se retient de faire. Il s’agit ici d’une maîtrise des forces de vie qui sont dans le corps éthérique. Quand celles-ci deviennent trop puissantes par rapport aux 3 autres constituants, il y a un déséquilibre qu’il convient de réguler. Cette sur-stimulation du corps éthérique par rapport aux trois autres constituants, donne un excès de vitalité en quelque sorte, qui favorise les débordements et les excès.
La Tempérance (ainsi que la Force) trouve son siège dans l’appétit sensible. Elle a pour tâche de régler les passions et de les diriger raisonnablement et non pas de façon instinctive et animale. La modération est le maître-mot en ce qui regarde la tempérance. Pas seulement modérer ses appétits en nourriture, alcool ou sexe mais aussi surveiller ses paroles et ses désirs, pour les modérer.
La tentation de l’égoïsme
Tout ce qui reste d’égoïsme et toutes les formes possibles d’amour de soi-même, tout cela se lève à cette époque. Nous pouvons nous livrer à des débordements (sexe, nourriture, etc.), chercher à plaire et à se mettre en valeur, tenter d’acquérir plus de puissance en utilisant sa parole de façon déviée (par la médisance, les mensonges, etc.). Vouloir se « faire plaisir » et se concentrer sur soi, se comporter de façon à être plus aimé, plus grand, plus puissant par rapport aux autres, tout cela peut devenir le motif de nos actions. Il faut donc purifier son sentiment et les trois domaines qui y sont liés : émotions, sentiments et parole. Si l’on maîtrise parfaitement l’un des trois, les deux autres le seront aussi.
Allumons 2 bougies et relions-nous à St Michel
Demandons son soutien dans la méditation puis concentrons-nous quelques instants sur la balance que tient l’archange dans une de ses mains… Dans notre cœur, accueillons la Tempérance : mesure, mis en équilibre, modération des passions afin qu’elles ne l’emportent pas sur notre raison…
Prière à St Michel
Ô Michaël, Esprit victorieux, embrase l’impuissance des âmes timorées, brûle l’égoïsme ; allume la compassion, pour que le désintéressement, ce fleuve de vie de l’humanité, agisse comme source de la renaissance spirituelle.
Mis en pratique de la Tempérance (modération et circonspection)
– Si nous restons, dans tous les orages et agitations de la vie, intérieurement silencieux et à l’écoute, ne nous laissant pas submerger par nos états psychologiques, alors nous développons la modération. Celle-ci permet de prendre du recul par rapport à soi-même, de se détacher de soi en quelque sorte.
– Quant à la circonspection, c’est la vision du cercle (cir-conspection) qui permet de tenir compte des circonstances, du milieu. Faire le tour du cercle pour prendre en compte toutes les circonstances pertinentes, donne une force de jugement absolument saine et sûre. Raconter certaines blagues peut être approprié dans certaines circonstances, et inapproprié dans d’autres. Montrer de l’affection pour son chéri ou sa chérie par un baiser est bon en soi, mais cela peut-être inconvenant dans certaines circonstances, comme par exemple à des funérailles ou dans un lieu public. La circonspection est la capacité de discerner entre les deux. Elle suppose un appétit maîtrisé. Une personne qui n’a pas la bonne retenue (la Tempérance) n’aura pas l’obligeance et la capacité de voir comment les gens autour d’elle pourront se sentir si elle décide d’agir d’une certaine manière. Les sensuels, par exemple, manquent de conseil et ont tendance à agir témérairement. Un égoïste est aussi moins attentif aux autres et plus centré sur lui-même, alors lui aussi a tendance à manquer de circonspection.
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3ème Dimanche de l’Avent – FORCE
SEMAINE 3 – Conquérir la FORCE ou Courage, l’épreuve de l’eau
Purification du corps astral : se détacher de ses émotions en surmontant ses peurs, ses découragements, etc.
(en lien avec le troisième état planétaire Ancienne Lune)
La FORCE est une fermeté d’âme pour affronter ou supporter les épreuves difficiles. Elle est davantage ce qui permet d’endurer que d’attaquer. C’est la vertu « qui affermit l’âme dans la poursuite d’un bien difficile, sans se laisser ébranler par la peur, pas même par la crainte de la mort ». Ainsi, ceux qui sont les plus forts sont souvent ceux que le monde méprise car ils sont considérés comme des faibles.
LA FORCE EST UNE VERTU & UN DON
Pour endurer comme les martyrs l’ont fait par exemple, il faut recevoir le don de force du Saint-Esprit, ce don particulier qui permet aux apôtres, à partir de la Pentecôte, de ne plus craindre les juifs — les prêtres, les scribes et les pharisiens — et de proclamer avec témérité la vérité de l’Évangile. Car les forces humaines sont très limitées et fragiles, surtout pour persévérer dans la lutte, et pour surmonter la multitude des périls qui se présentent en cette vie, et triompher de tous les maux. Pour tout cela, la vertu commune de Force ne peut suffire […]. Mais le don de force est tellement revêtu de la vertu d’en haut, qu’il rend sienne pour ainsi dire la puissance de Dieu, repoussant toute infirmité naturelle.
Ancré dans cette force divine, à la fois vertu et don, l’homme peut entreprendre et endurer. Entreprendre grâce à son esprit de décision, de courage et de constance ; endurer aussi, ce qui est plus difficile que d’entreprendre en dépassant ses peurs, car il faut faire face à un ou des ennemis supérieurs qui sont souvent insaisissables : souffrances, maladies, médisances, railleries, calomnies, mensonges.
Pour supporter, l’âme ne doit pas se laisser impressionner par le mal, au risque de se laisser écraser, et donc doit cultiver la patience ; et ensuite, alors que l’épreuve se prolonge, elle doit se réfugier dans la persévérance, sous peine d’abdiquer.
La tentation du découragement
Le découragement est le principal ennemi de l’exercice de la Force. Notre époque, plus que d’autres, ne nous arme guère à demeurer fermes dans l’adversité, car elle nous empoisonne, nous répétant sans cesse que les épreuves sont néfastes et qu’il faut s’en débarrasser au plus vite : tuer la douleur, contourner les difficultés, abandonner rapidement ce qui réclame un effort. Pas étonnant que tant sombrent alors dans la dépression, le mal être, le manque de goût pour la vie. La force est au contraire cette tension constante qui transporte au-delà ou à travers les obstacles, même s’il y a, au passage, de sérieuses égratignures. De telles victoires sur soi-même aident à demeurer enthousiaste, énergique, oublieux de soi. Mollesse et opiniâtreté ne sont pas compatibles avec la vertu de Force. La constance, cette fidélité de l’intelligence et de l’action, n’est guère cultivée aujourd’hui. Nous sommes plutôt des abeilles butineuses, étourdies par tous les nectars du monde. Nous ne savons pas nous poser, comme le recommande Notre Seigneur, pour construire sur le roc et non point sur le sable. Sinon, nous serions suffisamment forts pour transporter des montagnes et pour passer des murailles.
La tentation de la paresse
Elle peut revêtir deux formes : ne rien faire – et c’est la flemme –, ou faire autre chose que ce que l’on devrait faire – et c’est la diversion. Ne rien faire, en rester à ses rêveries, à ses petites occupations de tous les jours, à des bavardages, etc. Faire autre chose que ce l’on devrait faire au moment voulu, paresse de l’actif qui ne peut rester en place mais qui recule devant le travail qui lui déplaît et qui constitue son devoir d’état. Il se donne ainsi bonne conscience à bon compte. Pour lutter contre la paresse donnons-nous des objectifs raisonnables, qui ne risquent pas de nous décourager…
Allumons 3 bougies et relions-nous à St Michel
Demandons-lui son soutien dans notre méditation puis concentrons-nous quelques instants sur l’épée qu’il tient dans une de ses mains. L’épée permet de trancher, séparer, partager. C’est avec notre pensée, que nous pouvons trancher, nous détacher de notre environnement et de nous-même ; que nous pouvons forger notre jugement à partir d’une réflexion individuelle. Apprendre à penser par soi-même, se déconditionner de ce qu’on a appris à l’école, de ce dont nous abreuvent les médias… un premier pas vers la liberté. Par la pensée, osons nous séparer intérieurement d’autrui, de notre famille et de notre société et prenons conscience de nous-même.
Prière à St Michel
Ô Michaël, je porte en moi le calme, je porte en moi la force qui me conforte… Je veux de ma chaleur, de ma volonté forte me pénétrer, m’assurer que le calme gagne mon être entier si je veux fermement vivre en moi la force du calme.
Mise en pratique de la Force
Testons la force de notre pensée. Quand nos émotions, nos sentiments, notre volonté partent dans tous les sens, savons-nous garder le cap par la force de notre pensée ? Oui, si nous nous raccrochons à quelque chose d’important pour soi, qui nous dépasse (un idéal). La pensée quand elle est tournée vers quelque chose de plus grand, attire la volonté à elle et cela donne une force intérieure, une force qui nous rend capable de résister aux tempêtes et aux ouragans émotionnels.
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4ème dimanche de l’Avent – PRUDENCE
SEMAINE 4 – À la conquête de la PRUDENCE, l’épreuve de la terre
Renforcement du Moi : la rencontre avec le Dragon (le mal)
en lien avec notre quatrième état planétaire
À notre époque, nous sommes un peu piégés car le mot « prudence » est revêtu d’un tout autre sens que celui donné par la philosophie et la théologie. Nous avons réduit la prudence à la précaution, voire presque synonyme de frilosité, de la prudence à la lâcheté, il n’y a qu’un pas,
Pour la pensée chrétienne, la PRUDENCE est chargée de signification intellectuelle, à la fois prudentia de Cicéron, c’est-à-dire compétence, savoir-faire, clairvoyance, prévoyance, pénétration, sagacité, bref tout ce qui constitue la sagesse.
La caractéristique de la prudence est qu’elle n’est jamais vécue seule. Elle n’existe qu’en connexion avec les autres vertus et une certaine disposition de l’intelligence. Elle n’est jamais possédée en elle-même car elle est plutôt le signe d’un équilibre harmonieux. La prudence possède son siège dans la raison — puisqu’il s’agit de se gouverner soi-même.
La tentation de l’oubli ou de la cécité
La dernière semaine avant Noël, nous pouvons percevoir nos « monstres intérieurs » car ceux-ci affleurent notre conscience. Si la peur est trop grande, nous perdons la clarté d’esprit et glissons dans une conscience nébuleuse, une forme de cécité. En revanche, si nous avons le courage de rester conscient face au mal en soi nous percevons une image semblable à celle du « dragon » terrassé par Michaël. Constitué de l’ensemble de nos actions passées, le « dragon » ne peut apparaître devant nous que si nous avons travaillé à nous purifier durant les trois semaines précédentes. Le dragon s’approche du noyau le plus intime de notre être : notre Moi. C’est notre humanité dans son essence la plus profonde qui est menacée. Cette tentation est surmontée si nous avons la volonté de nous mettre au service de plus grand que soi.
Allumons 4 bougies et relions-nous à St Michel.
Demandons-lui son soutien dans notre méditation puis concentrons-nous quelques instants sur l’épée qu’il tient dans une de ses mains. Interrogeons-nous sur la Prudence (« cautio » en latin).
Prière à St Michel
Ô Michaël, je porte ma peine dans le soleil couchant, dépose tous mes soucis dans ton centre lumineux, purifiés dans l’amour, métamorphosés dans la lumière, ils reviennent transformés en pensées secourables, en volonté d’actions joyeusement offertes.
Mise en pratique de la Prudence
La Prudence est représentée par les artistes sous les traits d’une femme identifiable à ses attributs, le serpent et le miroir. Le serpent qui l’accompagne s’explique par un verset de l’Évangile selon St Matthieu : « Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes » (Matthieu X, 16). Méditons sur ce verset et interrogeons-nous. La prudence du serpent et la simplicité de la colombe semblent opposées l’une à l’autre. Comment peut-on ressembler à la fois à un serpent et à une colombe ? On sait aujourd’hui que la vision du serpent est très développée, et qu’il est très sensible aux vibrations du sol et aux odeurs, ce qui lui permet de discerner une proie même dans l’obscurité. Le reptile pourrait se contenter de sa bonne vision, comme nous pourrions nous suffire de nos cinq sens. L’image du serpent montre que la Prudence dépend d’autres sens cachés, d’une sensibilité particulière allant au-delà des sens physiques. Si nous voulons être efficaces, nous devons développer des facultés spirituelles pour percevoir dans la nuit ; même si autour de nous les ténèbres sont de plus en plus épaisses, nous devons discerner et voir notre ennemi. Quant à la colombe, le terme grec utilisé pour « simple » est « akeraios » qui signifie : pure, non mélangée, sans compromis, sans fiel comme les colombes.
Le miroir est ici un symbole d’interrogation, il représente l’examen de conscience qui préside à toute action sage. Son nom latin, « prudentia », vient de la même racine que l’expression française «pré-voyance», voir d’avance. La Prudence a donc quelque chose à voir avec la pensée clairvoyante (la pensée « Imaginative », selon les termes de R.Steiner). Regarder dans le miroir renvoie aux contes et légendes du moyen Âge : le miroir magique de la reine de « Blanche-Neige » ou la Sirène au miroir ; un miroir qu’on interroge et qui répond en renvoyant des images. Autrefois l’humanité interrogeait les éléments extérieurs pour voir le futur : les pierres, l’eau (miroir, boule de cristal), l’air (fumées)… Depuis la Venue du Christ, nous n’avons plus besoin d’éléments extérieurs, nous pouvons interroger directement notre être profond, percevoir des images de notre futur à partir d’une véritable introspection (capacité à s’intérioriser, à se concentrer, à connaitre, à méditer, etc.). L’introspection nous permet de voir au plus profond de nous-mêmes, de sonder notre conscience pour en tirer la meilleure prise de décision ; elle nous permet de voir aussi derrière nous, de méditer le passé pour construire l’avenir.
Lundi 24 déc. nous entrons dans la période des 13 Nuits saintes… une autre aventure intérieure … à suivre dans l’article sur les Nuits saintes.
BONNES SEMAINES DE L’AVENT À TOUS !